14 Août Mot réjouissant : calembredaine
Ah ! Que j’aime ce mot aux sonorités rieuses et moqueuses ! Rabelais ne l’aurait certainement pas renié (mais il n’est apparu qu’au XVIIIe siècle) !
éthymologie :
Son éthymologie est incertaine, même si l’on aurait envie de le rapprocher du mot calembour. La revue Historia attribue l’origine de calembour au nom du comte de Kahlenberg, ambassadeur d’Allemagne à Paris qui avait un tel accent qu’il ne se faisait pas comprendre. Mais le lien entre calembour et calembredaine n’est pas démontré.
Une autre piste donne l’étymologie de calem– : du flamant kallen (bavarder) qui aurait donné calender en picard (dire des balivernes) ou callauder en wallon, qui signifie aussi « bavarder ».
La seconde partie du mot, -bredaine, dériverait du mot bourde au sens de « plaisanterie, parole en l’air » croisé avec bredouiller (issus du patois suisse romand). Il existe le mot calembourdaine en patois genevois.
Écriture :
Le mot calembredaine est féminin et s’utilise généralement au pluriel.
Calembredaines est un mot familier à l’origine, mais aujourd’hui désuet et rare, ce qui lui confère une certaine élégance.
Sens :
Propos futile et sans portée ; parole cocasse, extravagante. Répondre par des calembredaines (Dictionnaire de l’Académie Française).
Dans la littérature :
- Quand je vous disais qu’on ne peut pas garder son sérieux avec lui, dit Mme Verdurin à Forcheville. Au moment où on s’y attend le moins, il vous sort une calembredaine. — (Marcel Proust, Un amour de Swann, 1913, réédition Le Livre de Poche, pages 88-89)
- Ces calembredaines assommaient Frédéric. — (Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale, 1869, Folio, page 285)
- Grand diseur de calembours et de calembredaines monacales (G. Sand, Histoire de ma vie,t. 3, 1855, page 317).
Golives jean
Posté le 05:23h, 29 aoûtBien dit
Bravo